samedi 24 octobre 2009

Vive le repos

Après 48 heures de dodo, je me sens en pleine forme et très hâte de reprendre la marche demain. La toux a beaucoup diminuée et mes jambes sont "top uno". Donc à 13 h 30 aujourd'hui je prendrai l'autobus pour arriver à Fromista vers 15 h et reprendre la marche demain de la Messata, de là où j'ai laissé en septembre.
Les villes sont agréables mais j'y ai rapidement fait le tour. Quant au chemin, lui c'est différent. Ce chemin est une rencontre avec le monde, des paysages magnifiques, même en temps de pluie, une rencontre avec la beauté et l'émerveillement de la nature, une rencontre avec soi-même. Je me rends compte que je fais partie de cette beauté et bonté. Ça c'est mon plus beau cadeau. Je ne sais pas si c'est parce que mon voyage se termine bientôt mais je vous avoue que j'en ai un peu marre des dortoirs et j'ai vraiment hâte de retrouver mon mari, mes enfants et mon lit. La Messeta est, pour moi, un défi en fin de parcours. Je suis sûre que, là aussi, le chemin me réserve de belles aventures.

Bisou
So

vendredi 23 octobre 2009

Burgos prise 2

De revoir cette magnifique ville n'est pas une punition. La cathédrale est grandiose et les gens y sont très accueillants. Ce matin j'ai abusé de mon lit et y suis restée jusqu'à .... 11 h. Ça pour moi c'est très rare. Je pense que les médicaments sont un peu trop forts lollll. J'ai aussi lu un article en Espagnol qui parle d'un projet d'insertion pour les gens en difficultés. Ici on dirait incarceres. 12 jeunes avec une équipe d'éducateurs et psy. Ils ont fait les deux cent derniers km dans des conditions les plus minimes. Ce qui ressort de leurs temoignages c'est évidemment d'avoir accompli quelque chose de difficile. Encore là, je pouvais lire la fierté de ces jeunes qui, pour certains, ce sentiment était nouveau. Imaginez comment l'estime de soi se comporte après. Par la suite, tous ont repris le chemin de la vie avec une vision plus large de ce qu'ils peuvent faire comme différence dans ce monde.
Je fait aussi un lien avec ce jeune homme de 17 ans du Québec rencontré il y a quelques jours. Pour lui le chemin est la réponse à " Que ferai-je de ma vie? ". De plus, il ressemble beaucoup à mon beau David qui s'est suicidé à l'âge de 23 ans ou 25, je ne sais plus. J'aimerais proposer à tous ces gens qui n'ont plus envie d'être sur cette belle terre, de venir faire le chemin pour au moins un mois. Peut-être y trouverez-vous une force, qualité, beauté de vous que vous ne soupçonnez même pas. Cette marche méditative vous permettra peut-être de mette en place de nouvelles perspectives de votre vie avec une autre vision de vous. Après vous pourrez décider de ce que vous ferez de votre vie. Une thérapie pas trop dispendieuse et, oh! Combien efficace!

Aujourd'hui j'organise mon retour. Marche jusqu'à jeudi, vendredi transport en autobus jusqu'à Irun ( la frontière), samedi en direction de Biarritz sous les précieux conseils de mon amie Nicole et lundi en route pour Paris en TGV.

Bisou
So

jeudi 22 octobre 2009

Belorado le 21 / 24km

Aujourd'hui journée assez difficile. Le froid, 4 degrés, les vents très forts, longueur de la route N120 remplie de camions et de construction, alors disons que ce n'est pas ma meilleure journée de marche. De plus, j'ai une vilaine toux qui m'assaille depuis deux semaines et là, on dirait que ça ne s'améliore pas.
J'ai tout de même fait de très belles rencontres. Un jeune québécois de St-François-de-Sales âgé de 17 ans, deux Français de la région de Marseille, deux autres de la région Nord-ouest de la France, un marathonien de Belgique, un Espagnole avec qui l'on s'échange des leçons de français et d'espagnol et j'ai retrouvé le fameux Coréen qui "trippe" vraiment sur la religion catho. . Un souper très animé en jasette. Je me rends compte que je me débrouille assez bien en anglais et commence à avoir une très bonne oreille en Espagnol. La récompense de la journée c'est vraiment les rencontres en soirée.
Aujourd'hui contre le vent j'ai fait un petit parallèle avec ma petite vie. Souvent j'ai travaillé contre le courant, contre la norme de choses en lien avec mes convictions. Je me rends compte que le chemin a été peut-être plus difficile mais oh! Combien plus payant! Aujourd'hui je sens que je pourrai plus facilement suivre la norme par ce que j'ai acquis comme expérience. Je n'ai plus grand chose à prouver et surtout, je n'ai plus à me prouver que je peux faire ceci ou cela. Mes convictions resteront les mêmes si autour de moi les événements se passent différemment. Bon! Assez de philo!
L'auberge que j ai choisie est un presbytère humide et froid de 20 lits. Site historique, donc je m'amuse. Deux heures après mon arrivée, un groupe d'étudiants de 20 ans composé de 30 personnes arrivent. Je suis envahie et décide de changer d'auberge. Il est maintenant 18h00. J'ai tout de même réussi à me reloger mais là, pas d'eau chaude, pas de cuisine, juste un lit froid et humide. Disons que ça non plus ça n'a pas été la meilleure nuit. Mais heureusement la marche reprend demain.


San Juan de Ortega jeudi 22 / 25 km

Là, la pluie et le froid sont encore au rendez-vous. La marche se fait très peu dans les sentiers et beaucoup le long de la fameuse autoroute que tous les pèlerins détestent. À la fin de cette journée, je prendrai l'autocar pour Burgos. J'escamote 25 km pour me gâter un peu et me reposer, peut être deux jours avant de reprendre la route de Fromista à Leon.
La messeta est la fin de mon périple. Je termine par un grand désert de 120 km en espérant que les vents ne seront pas trop froids et que la pluie va cesser.

20h00
Voilà je suis à Burgos jusqu'à samedi midi où, de là, je prendrai l'autocar pour Fromista et reprendrai la marche. C'est une petite drogue douce cette marche loll.. Je me suis gâtée et me suis payée une chambre confortable chaude avec serviettes et savon loll C'est rendu un luxe pour moi. À la pharmacie ici c'est comme une consultation de " doc " chez nous. Ils ont compris comment désengorger l'urgence de l'hôpital. Alors j'ai ce qu'il faut pour me décongestionner et aller mieux très bientôt.
So

lundi 19 octobre 2009

Direction Santo Domingo

J'ai souper hier avec 3 Français de Lyon, un Belge qui cumule 2000 km et qui ne sait pas quand il va arrêter, et un Coréen qui découvre la religion catholique. C'est fascinant d'entendre le pourquoi faire ce chemin. J'adore ce chemin il m'ouvre les yeux sur plusieurs dimensions du monde que je ne connaissais pas dans mon petit Terrebonne. À plus...

14h00
Voilà 22 km de faits. J'ai un ongle qui veux me quitter. Il y a une petite douleur mais tout roule. J'ai fait la route avec un Français de Paris, Louis, passionné d'histoire. Donc j'ai eu droit a un cours privé sur ce chemin. Ces Français ils en connaissent des choses et c'est très passionnant de les écouter.
Ici c'est une auberge municipale tout à fait dans l'ambiance du pèlerin. Le confort est fort impressionnant et il y a de la musique classique partout. J'y suis vraiment bien. Sur le chemin j'ai été forcée... par la nature de manger des grappes de raisin. Simplement divin. Les vignes bien droites nous offrent tant d'abondance.
Là, je pars visiter cette petite ville aux allures sobres et pittoresques. Ici vit la légende de la volaille blanche. Un pèlerin fut faussement accusé d'avoir volé un objet. Manigance d'une servante éprise amoureusement de lui. Au moment de la pendaison le juge attablé avec un plat de volaille à l'assiette déclare "Il est vivant aussi vrai que ce coq et cette poule vont se mettre à chanter " vous devinez... la poule et le coq se mirent à chanter. L'homme fut sauvé et on y pendit la femme. Donc justice fut rendu par miracle... Aujourd'hui à l'intérieur de l'église l'on retrouve deux volailles blanches en rappel de ce miracle. Cette église a moins d'or des Incas. Elle est plus sobre et pour moi plus accessible.
Je ne sais pas encore si je marche demain. je vous reviens ....

19h00
Là, je sais, je marche demain. Le chemin est trop beau. Malgré les petites douleurs le goût y est, alors en route pour un petit 21 km en pleine nature en traversant différents villages.
Destination Belorado.
So

Najera

La photo ne correspond pas à l'endroit et le vin est très bon en Espagne...


Voilà mon premier 30 km. Mon corps me suit c'est génial. Le chemin traverse un parc splendide sur 10 km et par la suite un champs de vignes à n'en plus finir. Je vous l'ai dit... c'est beau l'Espagne. Beau soleil mais frais. La difficulté c'est qu'à cette période, il y a beaucoup de casse-croûte et auberges de fermés. Mais on fini toujours par s'organiser. Quand je cherche un peu il y a toujours un gentil Espagnol qui s'approche et cherche à m'aider.
Demain la pluie est au rendez-vous pour 3 jours au moins. Le chemin n'est pas difficile, donc ça devrait aller. Je vous décrit ma journée à l'arrivée de l'auberge. Inscription, choix de lit, douche chaude lolll, connaissance avec les autres pélerins, retrouvailles, visite de la ville ou village, achat de nourriture pour le lendemain, lecture et planifications pour le lendemain, petite jasette avec vous et gros dodo. Je vais m'ennuyer de cet horaire si simple.
Bisou


2h plus tard

Je viens d'acheter des gros bas le laine et un chandail chaud. Ça devrait aller pour le reste du voyage. On me dit que la messata, ce grand désert, en fin octobre il fait souvant 1 ou 2 celcius grâce aux vents.
BRRRRRRRRRR comme le Quebec...Vivre l'Espagne chaude ; )
So.

dimanche 18 octobre 2009

Logrono

Voilà le chemin de Compostelle. Les gens avec qui je marche ont une urgence familiale et sont dans l'obligation de retourner. Donc, je peux encore aller à Barcelone mais je pense que j'ai le goût de finir ce chemin si excitant. Je me donne la nuit pour y penser. Longrono est une très belle ville, très propre et qui, à elle seule, comporte 3 églises beaucoup trop recouvertes d'or.
On s'en reparle après le dodo.

Voilà je repars avec mes vieux souliers et marcherai quelques parties qui me manquent. Donc aujourd'hui direction Navarette pour 15 km ou si je suis en forme Najera pour 30 km. En ce lundi il fait beau mais pour le reste de la semaine c'est de la pluie et il fait froid alors j'évaluerai au jour le jour. Je repars seule avec un grand bonheur de continuer de marcher. La beauté de voyager seule et que l'on peut s'adapter au moment présent sans contrainte et sur ce chemin c'est très facile de le faire. Mon billet de retour est le 4 novembre et je serai chez mon amie France de France le 2. Ça c'est tout ce qu'il y a de sur. lollll
Bisou. So